L Ben Slama


matoire plus ou moins important est présent dans le stroma.
Plusieurs types histologiques peuvent être distingués selon le
degré de maturation kératinocytaire (carcinomes différenciés,
peu différenciés, indifférenciés). Le moins différencié est le
arcinome à cellules fusiformes. Des cellules indépendantes,
usiformes, ressemblant aux sarcomes y sont observées.
’étude immunohistologique permet de trouver dans le cyto-
plasme de quelques cellules des filaments de cytokératine, ce
qui signe l’origine épidermoïde de ces tumeurs.
e pronostic des carcinomes épidermoïdes infiltrants (« grading »
histologique) est fonction de multiples facteurs : taille initiale de
a tumeur (T de la classification TNM), présence ou non de
métastases ganglionnaires homo- ou controlatérales, type his-
ologique (les formes moins différenciées étant en principe plus
évères), l’existence d’un certain degré de neurotropisme et
enfin la topographie. Les cancers de la lèvre, comparés à ceux des
autres cancers des VADS, ont en principe un bon pronostic.
Forme s clin iques partic ulières
Cancers du versant muqueux de la lèvre inférieure
Cette localisation est fréquente dans les populations qui ont
’habitude de garder du tabac dans le vestibule buccal, surtout
en Inde, au sud est asiatique mais aussi au Soudan [4] ; le tabac
est maintenu dans le vestibule, soit avec de la chaux éteinte
« catachu » ) soit avec une noix ou feuille de betel ( « pan »)ou
noix d’Arèque. Au Cambodge, le bétel chiqué est une habitude
éminine, et ce type de cancer est le plus prépondérant chez la
emme. Enfin chez les patients qui placent du tabac à priser
dans le vestibule buccal inférieur, des leucoplasies typiques peu
ymptomatiques se développent, uniformes mais mal
irconscrites (figure 6 ). C’est en particulier le cas aux Etats-Unis
urtout chez les femmes ( snuff dipper’s keratosis). L’âge
avancé et une consommation anormalement élevée d’alcool
ont des facteurs favorisant l’apparition du cancer.
e carcinome épidermoïde adénoïde kystique ou cylindrome,
are dans cette localisation, n’est qu’une variante du carcinome
épidermoïde se développant à partir des glandes salivaires
accessoires de la face interne des lèvres.
Cancers de la commissure labiale
Ces tumeurs sont rares (4 % des cancers des lèvres). La lésion
est une ulcération fissuraire à base indurée dont l’extension se
produit avec prédilection vers la muqueuse jugale et non la
peau ; elle siège dans certains cas uniquement sur la muqueuse
étrocommissurale, affleurant la commissure proprement dite.
lle succède généralement à une leucoplasie le plus souvent
d’origine tabagique (en Inde particulièrement, du fait de fumer
e « bidi » , cigarette à bon marché). La présence chronique de
Candida albicans est fréquente, faisant discuter la possibilité
que la lésion soit, à l’origine, celle d’une candidose chronique.
Des formes verruqueuses de carcinome peuvent être observées
aux commissures labiales. Il s’agit le plus souvent de transfor-
mation maligne d’un carcinome verruqueux d’Ackerman (ou
papillomateuse orale floride) ou de l’évolution d’une PVL
( Proliferative verrucous leucoplakia ) [7] . Dans le premier
cas, il s’agit souvent d’une lésion papillomateuse jugale plus
ou moins verruqueuse qui s’étend en nappe et atteint la
commissure (figure 7 ). Différents stades histologiques ( stade
I , aspect de papillome avec gros bourgeons épithéliaux renflés
à la base), stade II avec apparition de petits bourgeons secon-
daires sur les faces latérales des papilles et épaississement des
couches cellulaires basales) rendent compte de l’évolution
inexorable de ces lésions vers un carcinome infiltrant ( stade
III). Les types 16 et 11 du HPV ont été détectés dans ces lésions
orales. Le traitement est chirurgical suivi d’une surveillance
rapprochée pour détecter les récidives, fréquentes. L’irradiation
de ces lésions n’est pas recommandée en raison du risque
d’évolution vers des carcinomes anaplasiques. Des atteintes
ganglionnaires ont été occasionnellement rapportées et les
métastases sont rares.
Dans la PVL, la lésion de départ peut être une leucoplasie
homogène évoluant progressivement pour devenir inho-
mogène avec des dysplasies, puis éventuellement nodulaire
et/ou verruqueuse avec transformation maligne.
Explora tions
La découverte d’un carcinome épidermoïde labial impose la
recherche, chez les fumeurs, d’une deuxième localisation au
niveau des VADS par un examen complet de la cavité buccale,
de l’oropharynx, du larynx et de l’hypopharynx : une panen-
doscopie peut être proposée. Une radiographie pulmonaire et
une échographie hépatique complètent ces explorations. Pour
Figure 6
Leucoplasie de la face interne de la lèvre inférieure (tabac
chiqué)

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