Carcinomes des lèvres


La vascularisation et le réseau lymphatique sont très impor-
tants. La sensibilité est assurée par des branches du trijumeau
(V), nerf sous-orbitaire pour la lèvre supérieure, nerf menton-
nier pour la lèvre inférieure, et la motricité est assurée par des
branches du facial (VII).
Carcinomes épidermo ïdes
Aspec ts épidém iologique s
L’incidence exacte des carcinomes de la lèvre est difficile à
évaluer car ils font l’objet d’une approche épidémiologique
globale avec les cancers de la cavité buccale, du pharynx et
du larynx (voies aérodigestives supérieures [VADS]) et les
cancers de l’oesophage. Certaines caractéristiques sont en effet
communes, parmi lesquelles le fait qu’ils soient souvent liés au
tabagisme et à la consommation excessive d’alcool. Les der-
niers indicateurs et données en France [1] figurent dans le
tableau I .
Les 2 4 5 00 nouveaux cas d e cancers de s V ADS et d e l’oe so-
phag e observés corresponde nt pour 63 % à la sphère « lèvres,
cavité buccale, ph a rynx » (pour 17 % au l ar ynx et po ur 2 0 % à
l’oesopha ge). S elon les enquêtes, l a d istribu ti on précise p ar
sous-localisatio n v ar ie, elle n’ est pas t oujours di sponible en
France. En 19 95, sur un t otal de 21 597 cancers d es VADS
(14 9 26 chez l’homme et 6 671 chez la femme), 410 l ocalisa-
tio ns labiales (code 14 0 d ans l a classification ICD-9, e t C00 d ans
l’ICD-10) ont été enregistré es (375 hommes et 35 femmes)
ayant entr a îné 1 04 décès (92 hommes et 12 femmes) [2] .
Dan s le s l ocalisations VADS, le cancer d es lèvre s est en
7 e
position chez l’ho mme et en 9 e
positi on chez la fe mme
par o rd re de fréquence. I l r eprésente 6 ,6 % d es cancers
buccaux en Fran ce (2 % seulement d an s n otre série à l’hôpita l
de la Salpêtrière) [3] .
Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux rapportés de
manière plus générale chez les caucasiens (race blanche), où
le cancer labial représente 25 à 30 % de tous les cancers
buccaux [4,5] . Cette variation est probablement due à une
implication différente des principaux facteurs de risque : radia-
tions ultraviolettes (UV) et tabac.
Le carcinome épidermoïde labial est un cancer de l’homme
d’âge mûr. Le sex-ratio est de 10 à 20 :1. La femme est affectée
dans 2 % à 2,8 % des cas ; 90 % des patients ont plus de 45 ans
et 50 % ont 65 ans et plus [4] . Le carcinome de la lèvre rouge
est beaucoup plus rare chez les ethnies à peau foncée dont les
individus à peau jaune.
Facteu rs étiol ogiques
L’exposition chro nique a u soleil ( UV) consti t ue un risqu e
admis de carcino me labi al prédomin ant chez les personnes
à p eau claire a yant vécu au gra n d a ir, exposées au soleil et
aux intempé ri es (pa ysans, marins) ou vivant dans des lati-
tudes très ensoleillées ( Austra lie, Texas ...). Le rôle carci-
nogène de s UV B est démontré et appara ît prépondé ra nt
devant les U V A et C. Le ri sque augmente ave c la durée d e
l’expo sition et l’âg e, ave c un eff et seu il. C’e st souv ent sur des
lésions de chéilite actini que que l e carcinome épi dermoïde
peut se déve lopper. Son i ncidence n’e st t outefois p as toujours
corrélé e à l’exposition au soleil. Comme on l’a vu , d’autres
facteurs exogè ne s i nt ervienne nt et ont une action synergi-
que, en parti culier l e t abagisme. Le t ab ac qui p eut être
consommé de div erses manières (cig ar ette, p ipe, chiqu e
etc ...) p eut être responsable de kératoses ou le ucoplasies
Figure 1
Anatomie des lèvres
Figure 2
Coupe sagittale de la lèvre inférieure

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